Céréales Comment bâtir son programme de désherbage ?
Pour assurer une bonne efficacité du désherbage tout en optimisant son investissement à l’hectare, il est indispensable d’adapter le programme et le choix des herbicides à chaque parcelle.
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"S’il y a un domaine où les stratégies d’interventions doivent être gérées à la parcelle, c’est bien en désherbage, souligne Jean-François Barot, coordinateur technique du service Agronomie, Conseil et Innovation chez Soufflet Agriculture. Appliquer le même programme « intermédiaire », à l’ensemble de ses blés, conduit forcément à un manque d’efficacité dans les parcelles sales, et à un désherbage trop coûteux dans les parcelles propres. "
Semer les parcelles les plus sales en dernier
La clé d’entrée pour construire son programme de désherbage est donc la connaissance de ses parcelles et surtout de leur niveau d’infestation en ray-grass, vulpins et dicotylédones majeures. Il est ensuite recommandé de combiner mesures agronomiques et lutte chimique. L’une des premières règles est de semer les parcelles les plus propres en premier et les plus infestées en dernier. Reculer la date de semis est en effet l’un des premiers leviers pour réduire la pression des adventices. Il est aussi conseillé de choisir des variétés résistantes au chlortoluron dans les parcelles très infestées, pour garder la possibilité d’utiliser le maximum de matières actives efficaces.
Désherber uniquement au printemps
Actuellement, à l’échelle nationale, 70 % des parcelles de céréales sont désherbées au moins une fois à l’automne et 30 % uniquement au printemps. Le désherbage de printemps seul, dans les parcelles peu concernées par les adventices et les résistances, continue à bien fonctionner.
Les interventions de prélevée, les plus efficaces
Ce n’est malheureusement plus la majorité des cas. Dans les parcelles les plus infestées, l’idéal est d’intervenir en prélevée, sur un lit de semences bien préparé, en veillant ensuite à bien enfouir les graines pour éviter les manques de sélectivité. 40 % des désherbages d’automne sur céréales sont aujourd’hui réalisés en prélevée. En fonction du taux de salissement, une seule intervention pourra suffire. Aujourd’hui, entre 15 et 20 % des parcelles désherbées à l’automne, font l’objet d’un double passage.
Cinq molécules de base
Pour bâtir son programme de désherbage, il est important de choisir les matières actives en fonction des mauvaises herbes présentes. Notre sélection repose sur cinq molécules majeures. La plus utilisée est le flufénacet présente dans Antilope (ou Fosburi), Tropper ou encore dans les nouveautés Matéo, Xinia ou Merkur. Viennent ensuite le prosulfocarbe (Défi ou Datamar), la pendiméthaline, présente aussi dans Trooper, Codix ou Merkur, le chlortoluron, et le triallate, surtout sur orges. Des substances actives complémentaires, comme le DFF ou le picolinafen, peuvent leur être associées.
Prévenir les risques de résistance
Si les infestations en graminées ou dicots sont fortes, il faudra associer un maximum de substances actives différentes, pour contrer les résistances. C’est très important, car après l’apparition d’adventices résistantes aux fop, dim et sulfonylurées, les premiers cas de ray-grass et vulpins résistants au flufénacet ont été révélés il y a trois ou quatre ans.
« Dans les parcelles vraiment très infestées, la meilleure solution est de procéder à un labour tous les quatre ou cinq ans, pour enfouir les ray-grass et vulpins et étouffer les graines, ajoute Jean-François Barot. Dans ces situations, cette pratique fait économiser 60 à 80 €/ha d’herbicides, tout en donnant la possibilité de mieux contrôler les mauvaises herbes. »
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